Guy Goffette, si grand poëte, nous a quittés il y a quelques jours.
En juin 2023, j’avais cité ici quelques un de ses vers. Les revoici :
Une question de bleu.
Le ciel est le plus précieux des biens dans l’existence.
Le seul qu’on puisse perdre le soir et retrouver au matin, à sa place exacte, et lavé de frais » (1)
Et en voici d’autres, car on n’a jamais assez de ces mots que les poëtes nous offrent avec magnificence et nous laissent quand ils s'en vont pour ne pas que nous nous sentions trop seuls :
Ce que j’ai vu, je l’ai écrit
comme la pluie sur les vitres
et les larmes des roses, et tout
ce que j’ai oublié demeure
Là, dans ce grand sac de voyelles
posé contre le pied de la table
où le temps passe entre ma vie
et moi sans blesser personne.
Quand plus rien ne chante au-dehors
je puise dans le sac et sème
sur la page un peu de poussière
d’oubli et le jour paraît comme
un musicien qui tend son chapeau. (2)
Un hommage bien plus fort, à la hauteur de Guy Goffette : la chronique d’Emmanuel Godo, dans La Croix, le mercredi 3 avril 2024.
(1) Guy Goffette : Le pêcheur d’eau, Ed. NRF Gallimard, 1995.
(3) Guy Goffette : Poussière d’oubli, in Petits riens pour jours absolus, NRF Gallimard, 2016, p. 13
la croix
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Hommage à Guy Goffette
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Pollini, 656.
Maurizio Pollini : Pour lui rendre hommage, l’écouter dans des sonates de Beethoven. Et puis dans le concerto n°5 du même Beethoven. Ah ! et puis aussi dans Schumann…
656 : Prendre le temps de lire les noms des 656 morts de la rue dont la liste a été publiée par La Croix le mardi 19 mars dernier. Il n’a pas toujours été possible de retrouver ou d’indiquer les prénoms, alors il est mentionné « un homme », « une femme », « un homme jeune », « une personne », et puis ces encore plus terribles « un bébé, 3 mois », « un bébé, 16 mois », « un bébé, 2 mois », … Ils ont chacun été quelqu’un.